Archive for mars 2012
À la croisée des mondes
La ville d’Albarracín, méconnue du flot de touristes
qui débarque chaque année sur les plages ou dans les grandes métropoles
espagnoles, pourrait presqu’être une carte postale parfaite pour le pays.
Encerclée par les Monts Universels et le fleuve Guadalaviar, cette bourgade d’à
peine plus de mille habitants offre au spectateur une vue imprenable sur ses
clochers aux couleurs chamarrées. Intrigantes et superbes, ces tours ont été
construites dans le plus pur style mudéjar, qui consistait à adapter durant l’époque
moderne les techniques de construction musulmanes aux édifices chrétiens. De
nombreuses autres villes aragonaises présentent ce visage étonnant, comme
Teruel et sa Tour Saint-Martin ou sa Cathédrale Sainte-Marie. Le phénomène
n’est pas limité à cette communauté autonome : partout, même en Catalogne
ou Pays basque, la trace architecturale musulmane est visible. Les visiteurs du
château de Tárrega, dans la province de Lérida, pourraient en témoigner.
Alcazars convertis en
châteaux, mosquées transformées en cathédrales, minarets devenus clochers, tant
de témoignages d’un passé brillant et conflictuel qui enchantent les visiteurs
d’Andalousie, des deux Castilles ou d’Estrémadure, mais aussi de la Communauté
valencienne, des Baléares, etc. Et les musulmans, durant les huit siècles
d’occupation de la péninsule ibérique (711-1492), ont laissé bien d’autres
traces de leur passage, léguant ainsi aux chrétiens leurs techniques
architecturales, leur art de l’irrigation (l’ancêtre des fameuses
« huertas »), une part de leur littérature (comme la
« jarcha ») mais aussi une bonne part de leur langue. Le nombre de
mots de vocabulaire inscrits dans le lexique plus ou moins courant en castillan
– depuis « alcachofa » (artichaut) jusqu’à « alcoba »
(chambre) en passant par « hasta » (jusque), « ojalá »
(pourvu que, déformation directe de « inch’Allah ») ou
« olé » (déformation directe de « Allah ») – est assez
impressionnant. L’abondance de toponymes d’origine arabe ne l’est pas moins :
Madrid (« la source d’eau »), Albacete (« la plaine »),
Guadalajara (« la vallée de pierres »), Medina Sidonia, Medina del
Campo, etc. De très bons sociologues et anthropologues, à l’instar de Juana
Ruiz Ágora, ont aussi souligné que, malgré le processus de mondialisation et de
nivellement des sociétés dans le monde entier, d’importantes traces du
comportement et de la perception du monde chez les Espagnols sont héritées de
la période musulmane.
L’Espagne, sans doute
plus que l’immense majorité des pays européens mais à l’image du Portugal ou de
la Grèce, est un pays à la croisée des mondes, à la limite de l’Europe et de
l’Afrique du Nord, sans appartenir vraiment ni à l’un, ni à l’autre de ces
continents. Sa culture et sa religion sont certes majoritairement
européennes ; pourtant, les marques du monde arabo-musulman y sont si
profondes qu’elles modifient profondément l’identité du pays. De la même façon,
le pays est durablement marqué par son expérience américaine, qui a duré plus
de quatre siècles (1492-1898) et a autant influencé le Nouveau-Monde que le
Vieux-Monde. Le nombre de mots d’origine indigène en espagnol est ainsi très
élevé, mais c’est aussi le paysage, l’histoire et l’administration du pays qui
sont empreints des grandes découvertes. Quiconque a déjà visité les Archives
Générales des Indes de Séville ou les « lugares colombinos » du pays
(monastères et bâtiments par lesquels est passé Christophe Colomb) ne peut en
être que convaincu. D’ailleurs, la diplomatie et les décisions culturelles et
linguistiques pratiquées depuis Madrid sont souvent tournées en priorité vers l’Amérique
latine.
Ainsi, à cheval sur
trois mondes, à la croisée de trois continents, tendue dans trois directions
différentes, l’Espagne jouit et souffre tout à la fois d’une identité riche et
complexe qui arrive aujourd’hui à un point critique. L’adhésion à l’Union européenne, formalisée le 1er janvier 1986, a en effet constitué un
choix décisif pour le pays. La nation espagnole a tourné le dos à des siècles
d’histoire, a rejeté la « voie ibérique » qui consistait à assumer la
tricontinentalité du pays (Europe méditerranéenne, Afrique du Nord, Amérique
latine) pour fixer ses regards vers Bruxelles et Paris. La crise que vit
actuellement le pays, et qui accentue un fort désenchantement vis-à-vis de
l’Europe apparu dans les années 1990, n’est par conséquent pas qu’économique,
financière ou sociale : elle est aussi identitaire et culturelle. En
reniant ainsi l’ensemble de son passé et de son idiosyncrasie propre (beaucoup
diront de son métissage, car les siècles d’occupation romaine, wisigothique,
musulmane et chrétienne ont créé une identité ethnique particulière), l’Espagne
a sans doute commis la plus grande erreur de toute son histoire. L’Union
européenne a-t-elle conscience que son échec actuel vient en partie de
l’intégration de pays qui, comme l’Espagne, ne sont pas exactement ou pas
seulement européens ? Sans doute, mais l’on connaît son cynisme légendaire. L’Espagne a-t-elle conscience de la spécificité
de son identité et de la crise qu’elle traverse ainsi depuis bien avant
2008 ? En partie seulement. Mais il n’est pas trop tard, ni pour elle, ni
pour d’autres nations comme le Portugal ou la Grèce. Le réveil national sera
une nécessité et est peut-être plus proche que nous ne le croyons…
Nicolas
Klein
Le retour des surhommes
À toute chose, malheur est bon. La
crise qui secoue l’Europe et la zone euro depuis maintenant près de quatre ans a
en effet au moins un mérite : les masques tombent. Pour qui veut bien être
honnête et voir les réalités telles qu’elles sont, il apparaît aujourd’hui
comme une évidence que la grande « solidarité » des « peuples-frères » de l’Union européenne est un leurre. Mais le lent
délabrement de la monnaie unique a des conséquences plus lourdes que prévu.
Mais qu’est-ce qui pourrait être plus grave qu’un tel chaos économique ? La
réponse est simple : l’idéologie dominante des médias, de la politique ou de
certains milieux sociaux. Mais remontons un peu dans le temps.
Il y a quelques mois à peine, une polémique apparemment sans
intérêt surprenait la France en pleine préparation de la campagne
présidentielle. Arnaud Montebourg estimait alors que la gestion de l’Allemagne
et de l’Union européenne par la chancelière Angela Merkel était
« bismarckienne ». Le message était limpide et ce n’était
évidemment pas l’Otto von Bismarck de l’État-providence qui était cité. Dans
une France qui a eu à souffrir de la politique impériale prussienne au XIXe
siècle, l’allusion faisait l’effet d’une bombe. Aussitôt, tout le parti de la
majorité présidentielle (Nicolas Sarkozy et François Fillon en tête) hurlait à
la « germanophobie », à la manière d’un attroupement de pucelles,
évoquant même les « relents nauséabonds » d’une « rhétorique
d’un autre temps ». Débat stérile et passager ? En partie seulement.
En effet, l’UMP et, avec elle, une partie de l’électorat
français, se trouve aujourd’hui dans une crise aiguë de germanolâtrie. Tout comme
le Royaume-Uni et l’Espagne lors de la campagne de 2007, notre bien-aimé
président présente depuis plusieurs mois l’Allemagne comme un modèle absolu et
indépassable, dont la résistance à la crise laisse en effet songeur. Inutile de
démonter ici point par point ce modèle. Nombreux sont les intervenants de tous
bords, souvent fins connaisseurs de l’économie, qui montrent à quel point il est
dû à des avantages quasi déloyaux (configuration actuelle de l’euro) ou à une
destruction du tissu social du pays (précarité du travail, faiblesse de la
consommation intérieure, écroulement démographique, difficultés du quotidien,
etc.) Mais au fond, même si l’Allemagne était réellement un
« modèle » (et d’où vient cette manie de plaquer un
« modèle » unique partout ?), ces réactions de bon ton contre la
germanophobie supposée d’Arnaud Montebourg sont ridicules et révélatrices.
Ridicules, d’une part, car le ténor socialiste n’a jamais
généralisé concernant le peuple allemand mais a dénoncé la politique d’une
femme ou, à tout le plus, d’une administration. Où est donc la xénophobie dans
tout cela ? Révélatrices, d’autre part, car ce qui est en cause, c’est la
pensée unique. Pour une fois, un membre du Parti socialiste a osé critiquer la politique allemande, dans une
audace visiblement démesurée pour le parti majoritaire, évoquer la politique en
des termes peu louangeurs. Sont antisémites pour les pro-sionistes tous ceux
qui critiquent la politique d’Israël.
Sont germanophobes aux yeux de la droite française tous ceux qui critiquent la politique ou l’économie de l’Allemagne. Vénérer notre voisin d’outre-Rhin serait
donc devenu une condition sine qua non
pour exprimer des idées dans l’hexagone ?
Mais il y a plus fort. Et plus
inquiétant. Dans le même temps, la situation de la Grèce est devenue une sorte
de nouveau point Godwin de la politique. La France n’est pas la seule touchée
par l’épidémie, mais le discours prend un tour particulier dans la bouche de
Nicolas Sarkozy et de ses disciples. Pour dire que la France va bien (ou en
tout cas pas si mal), il s’agit sans cesse de la comparer à la Grèce (ou même,
quand l’occasion se présente, à l’Italie, à l’Espagne, au Portugal…) pour rassurer
nos braves concitoyens. Un peu comme si on voulait vanter l’état médiocre de
notre système scolaire en le comparant avec celui du Malawi (que les Malawites
me pardonnent). Il faut évidemment une énorme dose de lâcheté intellectuelle et
une grosse poignée de culot pour penser qu’une telle argumentation va passer.
Mais elle passe, car elle est habilement relayée par les médias de masse. Ces
mêmes médias de masse, toujours plus que complaisants avec le « modèle » allemand, pas à un mensonge ou une contre-vérité près,
donnent une image de la Grèce plus que douteuse. J’ai bien dit une image de la Grèce, pas de l’économie ou de la politique
de la Grèce, mais bien de la Grèce en tant que nation et des Grecs en tant que
peuple. Ajoutez à la couardise politique de l’UMP et au panurgisme des grands
médias un discours ambiant délétère et vous obtenez cette fois-ci une véritable
atmosphère raciste. Mais en quoi peut-il être xénophobe, ce discours ? En
ce qu’il met tous les Grecs dans le même sac et affirme péremptoirement qu’ils
ont affreusement péché : par fainéantise, par corruption, par mensonge,
par tricherie et qu’il faut maintenant les punir.
Le cliché s’étend ensuite à tous les
pays d’Europe méditerranéenne (n’est-ce pas connu qu’au soleil, on travaille
moins ?), contre toutes les statistiques européennes officielles
d’ailleurs. Il ne s’agit pas de dédouaner le gouvernement grec de ses
responsabilités ni de dire que la Grèce est un État frôlant la perfection. Il
s’agit plutôt de relativiser, de nuancer (acte quasi surhumain pour beaucoup,
certes) et de dépasser les analyses de comptoir. Le premier pas, facilement réalisable
pour qui se donne la peine de se renseigner sérieusement, est de comprendre que
les Grecs, Italiens, Espagnols ou Portugais sont loin d’être les uniques « coupables »
de la crise. Mais même si leur responsabilité étaient aussi lourde qu’on le
dit ? Généraliser à leur sujet pour les insulter et en faire des êtres naturellement et intrinsèquement incapables de travail, de rigueur, de sérieux, de
sacrifice pour le bien commun, voilà le vrai racisme ! Je le répète :
le discours général n’est plus à dire que Madrid ou Rome ne sont pas des
modèles (ce qui serait intellectuellement acceptable) mais bien à disqualifier
systématiquement nos « amis » du Sud pour ce qu’ils sont. Et à
l’hellénophobie ambiante s’ajoute la punition infligée à Athènes ou Lisbonne, car
nous ne donnons aucune somme d’argent mais prêtons à des taux usuraires (et en
échange d’une rigueur intenable qu’aucun Français n’accepterait).
Le capitalisme européen, qui
exhibait fièrement son antiracisme mielleux et sa solidarité à trois francs six
sous, est peut-être le réinventeur du mythe du sous-homme et du surhomme. On me
pardonnera ce point Godwin : il ne fait que répondre à un autre. Car il
faut avouer qu’il est plus que choquant de disqualifier les Grecs pour ce
qu’ils sont naturellement et intrinsèquement (et bien sûr de toute éternité : comment cela
pourrait-il changer ?). Et il est également douteux de faire des Allemands
en général des êtres naturellement et
intrinsèquement supérieurs, plus
travailleurs, plus disciplinés, plus efficaces… ou même plus propres. C’est en
effet un peu le sens de la crise « concombres espagnols », dont le
dénouement est absolument édifiant : non seulement le problème venait
d’Allemagne, mais cette dernière a également refusé de dédommager les
agriculteurs qu’elle avait injustement et hâtivement accusé. Au fond, dans
l’esprit politique allemand (et nord-européen), les fameux légumes incriminés
ne pouvaient venir que d’une Andalousie qui nourrit une énorme partie de
l’Europe… mais a le malheur de ne pas figurer au rang des glorieux Länder
germaniques, si hygiéniques et responsables.
Où sont ceux qui crient à la
germanophobie à tort et à travers lorsque qu’une xénophobie plus pernicieuse
s’exerce contre la Grèce ou les pays
méditerranéens ? Leur silence est tonitruant. Et éloquent : c’est
indéniablement le signe du retour des surhommes.
Nicolas
Klein
La grande erreur
La crise de la zone
euro ne cesse de faire des ravages et de s’aggraver. Les
« solutions » trouvées par les bureaucrates bruxellois et le
formidable « couple » franco-allemand, faites de bric et de broc,
échouent lamentablement les unes après les autres. La « cure
d’austérité » imposée à la Grèce s’apparente de plus en plus à une
punition. Les médias nous le répètent suffisamment en alignant bien des
mensonges et contre-vérités : cette crise est particulièrement virulente
dans les pays d’Europe méditerranéenne (Grèce, Portugal, Espagne, Italie). En
dehors de l’Irlande, tous les pays sous « assistance respiratoire »
sont issus de cette zone géographique.
L’objectif n’est pas
ici de discuter des causes et conséquences de cette crise économique et
financière, beaucoup plus complexes que ne veulent le croire les Européens du
Nord, persuadés de leur supériorité intrinsèque. Il s’agit davantage de
s’interroger sur un élément dont l’ampleur risque vite de dépasser toutes les
autorités continentales : les conséquences, à moyen et long terme, de
l’affaiblissement (provisoire) de l’Europe méditerranéenne en matière
politique, diplomatique et géostratégique.
L’Europe de l’Ouest,
qui regroupe la majeure partie des citoyens de l’Union européenne, est une zone
de calme relatif. Nul ne peut sincèrement imaginer aujourd’hui, par exemple, un
affrontement entre la France et l’Allemagne – et, à ce titre, l’on se demande
qui croit encore vraiment à la fable de la « réconciliation
franco-allemande » comme moteur et facteur de stabilité de l’Union… Les
Balkans du Nord (Slovénie, Croatie, Serbie…) sont sur la pente d’une
stabilisation, tout du moins apparente, même si ceux du Sud (Macédoine,
Albanie) restent problématiques. Les principaux défis de l’Union européenne se
trouvent désormais à ses frontières, à ses « marches » : les
relations avec la Russie (et, par conséquent, avec la Biélorussie et
l’Ukraine), le voisinage méditerranéen, les rapports avec la Turquie et le
Moyen-Orient. Malgré leur profonde incompétence, une partie des dirigeants
européens a fini par le comprendre dans le cadre du processus de Barcelone,
avec la création de l’Union pour la Méditerranée. Mais cette organisation,
aujourd’hui au point mort, a été « tuée » dans l’œuf par une Allemagne
qui avait parfaitement compris que cela supposerait un affaiblissement
diplomatique de l’Europe du Nord. Pourtant, les relations de l’Europe avec la
Russie de Vladimir Poutine et avec le pourtour méditerranéen sont plus que
jamais des priorités. Pour des raisons historiques, économiques et
géographiques, ce sont les pays d’Europe méditerranéenne qui sont à même de
faire aller le continent de l’avant sur ces questions.
À la frontière avec les
Balkans, la Turquie et le Levant, la Grèce pourrait jouer un rôle-clef dans la
stabilisation de la zone. Elle le fait déjà (mais bien seule) lorsqu’elle
assiste militairement la Macédoine dans sa lutte contre l’Islam salafiste
soutenu par l’Albanie et les États-Unis, par exemple. Ses relations avec la
Turquie sont très problématiques mais elle reste une interface très précieuse
vers Ankara ou vers Beyrouth. Il en va de même pour la Russie, qui a toujours
cherché un accès à la Méditerranée, l’a trouvé avec la Syrie et tient l’affaire
syrienne entre ses mains.
Historiquement,
l’Italie a des liens avec la Libye, son ancienne colonie qu’elle a perdue après
la Seconde Guerre Mondiale. Elle y est certes diversement appréciée mais n’en
est pas moins un partenaire économique indissociable de Tripoli. La France a
beaucoup perdu de son crédit au Maghreb mais reste un acteur important de la
politique et de l’économie en Tunisie et au Maroc. Son action linguistique y
est tout aussi primordiale. Enfin, l’Espagne est le deuxième partenaire
économique du Maroc et le premier de l’Algérie, laquelle préfère traiter avec
Madrid plutôt qu’avec Paris. La question linguistique n’est pas absente du
débat étant donné les très importantes minorités hispanophones du Nord du Maroc
et de l’Algérie, tandis que l’Espagne joue parfaitement son rôle de médiateur
dans l’affaire du Sahara occidental.
Face à toutes ces
questions, ce n’est pas à l’Allemagne, à la Suède ou à l’Autriche qu’il faut
faire appel. Deux autres raisons poussent à relativiser encore plus le rôle du
fameux « cœur » de l’Union européenne. La première est la montée en
puissance de toute l’Amérique latine, avec le Brésil, le Mexique et l’Argentine
en tête. Outre les aspects linguistiques, culturels et historiques, capitaux en
la matière, l’Espagne (et dans une moindre mesure le Portugal) jouent un rôle
économique énorme dans la zone… qui n’intéresse en rien Bruxelles ! Madrid
détient le deuxième stock d’investissements sur place (après Washington) et, si
la Chine finira bien par dépasser l’Espagne en la matière, cette dernière y
conservera une forte influence ne serait-ce que pour les liens forts qu’elle y
entretient, avec la participation active des pays latino-américains. Le
deuxième facteur qui doit pousser à relativiser la place des pays du
« cœur » européen est leur effondrement démographique,
particulièrement en Allemagne (un Allemand sur quatre devrait disparaître d’ici
à 2050 selon l’ONU !). Limité géographiquement, culturellement et
géopolitiquement, le monde germanique et scandinave voit aussi les
multinationales françaises profiter de leur force en Afrique et les grandes
banques et entreprises espagnoles passer le cap de la crise sans difficulté
systémique grâce à leur forte implantation en Amérique latine.
L’affaiblissement de l’Europe méditerranéenne, particulièrement en Espagne et au
Portugal, ne durera pas éternellement. Il suffit de constater que Madrid
réussit aujourd’hui à faire ce dont la France est incapable depuis plus de dix
ans, c’est-à-dire augmenter ses exportations dans bien des secteurs, mais aussi
à mener une politique linguistique et culturelle efficace pour les 500 millions
d’hispanophones au monde.
Pourtant, le discours
médiatique et politique dominant continue de présenter le « cœur » de
l’Europe comme l’acteur majeur du continent et de l’Union… et ce pour l’éternité.
Pourquoi ? Sans doute parce que beaucoup se refusent à voir ce qu’ils
constatent pourtant objectivement : l’effondrement démographique allemand
et le caractère inaudible de sa culture à l’échelle internationale vont mener à
une profonde redistribution des cartes (une baisse de la population allemande
aussi importante diminuera forcément son poids économique global). Mais aussi
parce que beaucoup de nos élites sont issues du monde des années 1950, 1960 et
1970, où seule la Triade (Europe des « pères fondateurs », États-Unis
d’Amérique et Japon) comptait. Les pays
d’Europe méditerranéenne étaient encore repliés sur eux-mêmes, l’Amérique
latine n’existait pas, l’Afrique achevait son lent processus de décolonisation…
Mais le monde a changé à tous points de vue et ce changement nous ramène à un
constat simple : l’Europe est une péninsule de l’ensemble eurasiatique.
Qui songerait à chercher un cœur à la queue d’une poêle ou d’une pomme ?
Pourtant, la queue de la poêle ou de la pomme ont une utilité certaine :
permettre de saisir la poêle ou d’accrocher la pomme à sa branche, c’est-à-dire
de faire communiquer la poêle ou la pomme avec d’autres éléments. Contrairement
à ce que peuvent dire trop promptement certains chercheurs de l’Institut de
Relations Internationales et Stratégiques, le rôle des péninsules et de toute
l’Europe méditerranéenne sera majeur à l’avenir. Le temps du « bloc
continental » européen, où le « cœur » domine, est aujourd’hui
plus proche de sa fin que de son apogée, l’Europe va
devoir s’en rendre compte. Ou elle payera très cher cette grande erreur.
Nicolas
Klein
Lettre au grand désert
« Mon
amour,
Le
croiras-tu ? L’on vient de me dire que tu étais semblable à un mal de
tête, si complexe, si plein de tensions et de contradictions. Je pense que l’on
avait raison. Je te connais si bien et si mal en même temps. Dès que je pose le
pied sur ton sol, mon cœur bat la chamade et éprouve cette sensation angoissante
et lénifiante à la fois.
À l’ombre du Palais
d’Orient, j’appris grâce à toi que Madrid était la plus belle ville qui m’ait
jamais été donnée en spectacle. Mais à peine avais-je pu m’imprégner de
l’atmosphère si particulière de ce lieu, à mi-chemin entre la cathédrale et le
gratte-ciel, que tu m’appelais loin de là, vers de vastes contrées où la mer
épouse la terre en un ballet incessant. Eussé-je pu me douter que tu
t’évanouirais, que tu te déroberais une fois de plus à mes yeux et à mon
entendement par un jour de grand vent, entre Cadix et Tarifa ? Je te
cherchai alors vainement dans le port d’Algésiras, mais tu n’évoquais que le
départ vers l’Amérique lointaine où jadis tu rayonnas. Je fis halte près de la
Giralda et de la Tour de l’Or, mais tu ne te cachais point en ces lieux hantés
par la vaine richesse. Mon tour d’Andalousie fut vain : pas plus qu’à
Séville tu ne flânais près de la cathédrale de Jaén ou au palais de l’Alhambra.
J’eus pourtant mille fois l’intuition de ton parfum fruité et musqué à la fois
dans la mosquée-cathédrale de Cordoue, mais ce n’était que le sillage de ton
passage. À Valence, tous te connaissaient mais une jeune femme me fit une
confidence qui à jamais changea ma vie : il t’arrivait parfois d’errer
dans la Cité des Arts et des Sciences, mais tu ne pouvais que t’y mentir à
toi-même. Je n’eus plus de succès sous les murailles d’Ibiza ni même sur les
pimpantes Ramblas barcelonaises. Tu avais fui ce lieu depuis trop longtemps,
juste avant ton séjour dans la campagne de Lérida.
Le croiras-tu ? Je
pensai un instant que les gorges de l’Aragon constituaient ta demeure et, même
si l’on t’avait vu, tu en avais été chassé. Nulle trace de toi aux arènes de
Pampelune, même si l’on me dit alors que tu aimais y venir les jours de
corrida. Au Pays basque, je buttai contre les murs de l’université d’Oñate.
Pourquoi ne m’attendais-tu pas dans les défilés du fleuve Deva, quelque part
entre Santander et Oviedo ? Ne m’avais-tu pas dit que tu aimais ces lieux
verts et agréables où la fraîcheur du printemps rehaussait les couleurs du port
d’El Ferrol ? Paraît-il que l’un de tes amants y naquit un jour de
décembre : où est-il ? Un bref détour par Clavijo ne m’édifia guère.
J’étais tout à fait désespéré de te trouver lorsque tu m’envoyas ta dernière
lettre, celle à laquelle je tente aujourd’hui maladroitement de répondre.
Je compris alors que tu
ne pouvais être qu’en un seul endroit et en tous à la fois, perché sur une
montagne surplombant le fleuve Segura, soupirant près des moulins de Campo de
Criptana, te lamentant dans la campagne de Soria, rêvant au passé à jamais
perdu sur un banc devant la cathédrale de Coria ou redécouvrant avec mélancolie
la beauté du Teide à La Orotava. J’étais bien avancé, me diras-tu, entre tous
ces lieux ! Mais je n’avais pas à choisir, mon amour, car je savais où tu
te trouvais.
Tu te trouves là où, au
fond, tu t’es toujours trouvé. Pour t’y trouver, il suffisait d’y penser :
l’Espagne, ce n’est pas la métropole criante de modernité. L’Espagne, ce n’est
pas le paysage de Calella de la Costa ou de Benalmádena. Elle est là sans y
être ; tu t’y caches sans y vivre. J’ai compris que ton âme, partagée
entre trois mondes, trop africaine pour être européenne, trop américaine pour
être africaine, ne vit que dans un seul endroit. C’est là, devant mes
yeux : tu es le pays du désert. Le pays des étendues mortes, où seuls
quelques ermitages viennent briser la monotonie. Tu es le pays de l’immense
rien, de la pauvreté sans fin qui illumine le regard par sa profondeur et sa
dignité.
Là où tout a commencé,
là où tout finira. Tu m’as appelé dans la mort : je te rejoins. Puisse ce désert être notre catafalque.
Tendrement,
celui qui t’a toujours aimé. »
Nicolas
Klein
La citadelle d'une Geisha
La Geisha est une femme d'origine japonaise vouant
son existence à la pratique des arts. Et pourtant le monde voit à travers cette
figure une vulgaire prostituée. Mais pourtant la pute n'est pas celle que l'on
croit. La pute moderne est la résultante de la féminisation d'une société
nécessaire pour subvenir aux besoins de l'économie de marché. L'égalité des
sexes remplace donc automatiquement l'égalité sociale. La parité entre l'homme
et la femme est le fantasme d'une lesbienne rêvant d'un phallus, comme la
célèbre Caroline Fourest qui n'hésite pas à faire faux bond à Fiammetta Venner
pour tapiner auprès de BHL qui reste le premier sayanim français se prenant
pour Sartre. Ce dernier reste sans doute une référence pour le monde mondain
parisien qui commence à partir du quartier latin pour terminer au carré d'or. Ces
bourgeois se revendiquent de l'universalisme, ils peuvent avoir un réel
avant-goût de l'univers à la prison de la santé. Certains prétendent qu'il y a
surtout des arabes et des noirs dans nos geôles et pourtant ils existent cette
petite communauté bourgeoise blanche qui à force de bousiller l'os nasal
comprend finalement ce qu'est manger dans une gamelle. L'enfermement, l'odeur,
l'hygiène, la prison reste un avant-goût de l'enfer sur terre. Les hommes y
résistent, tandis que les sous-hommes se font sodomiser.
Pour en revenir à Sartre qui est comme le surnomme
Céline un agité du bocal, l'existentialisme est une doctrine philosophique qui
vient tout droit de cette nuisance qu'est Mai 68. Il faut être un amateur de la
mode selon Abercrombie et Fitch pour penser que l'homme est condamné à être
libre. Par contre je ne suis pas contre l'idée qu'il est libre d'acheter ce
qu'il souhaite, par contre pour les actions et la prise de conscience le
chantier est loin d'être terminé.
Je préfère nettement la Geisha à la nouvelle femme
qui pense être libre grâce au travail. La féministe précieuse, peut se
permettre de travailler. Mais qu'est ce qu'il en est pour la mère en banlieue
qui ne peut pas se permettre de travailler car elle ne peut pas payer une
nounou pour garder les enfants ? Les filles d'aujourd'hui crache les mères et
cela sans aucune honte. Pourtant la mère est irrémédiablement plus instruite que
sa progéniture. La mère lit Zola, Balzac et Stendhal tandis que la fille
préfère Closer et Jeune et Jolie. Le nivellement vers le bas ou le destin
inévitable de la gent féminine...
En attendant la geisha reste dans sa citadelle.
J'essaye en vain de pénétrer à l'intérieur de ce sanctuaire mais je n'y arrive
pas. Je garde toute mon abnégation et mon courage pour y arriver. Je tente et
retente tout en gardant une petite lueur d'espoir au plus profond de mon âme. A
croire que cette geisha est une chimère de mon combat intellectuel. Je ne sais
pas si je risque d'abdiquer en premier, mais en tout cas ce moment n'est pas
encore arrivé. Le combat est long et dur mais il vaut la peine d'être mené. Des
fois j'ai l'impression d'être un Don Quichotte se battant contre des moulins,
mais je reste optimiste. Ma passion est éternel tous comme mes idéaux.
Nouvelles de Madame X
"Si
un homme n’embrasse pas une femme au premier rendez-vous, c’est un gentleman.
Au second, c’est qu’il est gay." Extrait de la série télévisée Ally McBeal
Prétendre
aimer la vie est une chose inconnue pour Madame X. Tout son mystère réside dans
son paradoxe. Belle et sensuelle, narcissique et provocatrice, afin de cacher
sa nature humaine. Madame X aime rire, pleurer, se jouer des hommes et cela
juste avec un battement de cils. Une beauté lubrique aussi talentueuse ne
risque pas de tomber sur un homme d'un talent supérieur au sien. Mais un beau
jour, elle rencontre ce mâle parfait dans son imperfection. Mal coiffé, mais
aussi prétentieux et intelligent qu'elle, ce dernier lui fait une forte
impression au premier regard. Les hommes craignent Madame X. Mais cet inconnu
n'hésite pas à s'avancer vers elle tout en souriant et en adoptant une démarche
planante. Avant de se présenter il n'hésite pas à la comparer à la
présentatrice d'une chaine pornographique. Elle est choquée, ce qui ne
l'empêche pas de répondre. La discussion se poursuit, et l'étincelle apparaît.
Madame X risque de regretter cette rencontre, elle ne se rend pas compte mais
elle vient d'ouvrir son cœur à un vampire émotionnel. Elle peut sans doute s'en
remettre au karma, mais Madame X est désormais une proie. Elle est le gibier de
cet homme, loin d'être un Apollon mais beau parleur et surtout joueur.
Le
dragueur exerce tout son talent dans un seul but, celui de la pénétration. Il
pénètre l'esprit de la fille par la fellation et lui retire son cœur en la
pénétrant. Le bon dragueur n'a aucune limite. L'objectif est de torpiller, la
condition est d'être discret. Mais contrairement au séducteur, il n'a aucune
prétention sociale. Son terrain de chasse est la rue. Son profil favori est la
bourgeoise des beaux quartiers car l'efficacité est quasiment certaine avec
elle. Cette dernière a aussi une certaine fascination pour le bello ragazzo
latin. Un bellâtre qui n'a pas forcement eu les outils nécessaires pour se
distinguer de la masse. La première qualité d'un bon dragueur est d'être un fin
observateur. Il peut remercier ses ainés de la chasse. Derrière son charme le
dragueur reste un être complexe mêlant timidité et sans doute une relation
complexe avec la mère et la belle-mère. En effet quand la première est morte,
tandis que la dernière est une vipère, il est difficile pour ce garçon
d'exprimer toute la profondeur de ses sentiments à l'égard des femmes.
Mais des
fois, le dragueur peut devenir séducteur. Cette douce schizophrénie peut le
mener à sa perte, mais la drague de rue est en crise. Le féminisme ne cesse de
criminaliser les dragueurs de rue qui passent aujourd'hui pour un pervers. Il
doit donc mettre de l'eau dans son vin pour adapter son discours à la
conjoncture actuelle. Tout comme en économie, les relations entre les hommes et
les femmes évoluent. Auparavant le dragueur se saoulait dans un bar en
compagnie de ses camarades en évoquant des sujets que l'on peut retrouver dans
"Husband" de John Cassavetes. Mais ce nouveau séducteur doit
aujourd'hui s'ouvrir afin d'arriver à ses fins. Lorsqu'il était un vil
prédateur, il jouissait du fait de plaire aux femmes et comme le succès amène
le succès...
Aujourd'hui
la fille répond avec un regard de haine à un compliment venant d'un homme. Et
cela juste pour correspondre aux critères de la femme selon les magazines
féminins. La femme tueuse est le fléau des hommes honnêtes. En attendant ce
nouveau séducteur doit faire attention à ses bijoux de famille.
L'émasculation traîne dans les parages.
Finalement
tomber amoureux est le grand malheur du séducteur. Pendant ce temps, Madame X
se morfond sur son canapé en mangeant une glace Häagen-Dazs devant sa série préférée.
En se passionnant pour des personnages imaginaires comme Chuck Bass et le
Docteur Mamour, elle risque de finir sa vie en compagnie de son chat.
Contrairement à l'homme, l'animal ne pense pas.
Ouvre grande la bouche et avale !
Ici, comme dans presque tout les pays du monde, les médias de masse sont les outils de propagande du pouvoir en place. La convergence de ces médias est de plus en plus flagrante et les nouvelles qui y sont véhiculées servent d'autant plus les intérêts des élites de notre monde.
Mais qu'en est t il de l'information que nous recevons au Canada en rapport avec ce qui se passe au Moyen-Orient? Il faut savoir que le gouvernement conservateur canadien est lié main dans la main avec les États Unis et Israël. On vient pourtant de voir le premier ministre canadien Stephen Harper intimer le gouvernement israélien a trouver une solution pacifique au conflit avec l'Iran. Surprenant pour un gouvernement de droite. Est-ce seulement un leurre pour calmer l'opinion publique canadienne qui commence a en avoir raz le bol des décisions de ce gouvernement qui n'en fait qu'à sa tête? Il est clair que le gouvernement du parti conservateur canadien est un engrenage du Nouvel Ordre Mondial. Et c'est sans parler du gouvernement libéral au pouvoir au Québec avec le ''Plan Nord'', sujet que j'aborderais dans un prochain billet.
Étrangement, ici, l'appellation NWO reste du domaine de la théorie de la conspiration. Même si les politiques mondiaux ont utilisés ce terme a plusieurs reprises (Walker Bush, W Bush, Kissinger, Sarkozy, Obama, Blair, etc.) et ont indiqués leurs intentions depuis belle lurette, on a l'impression que cela reste dans le domaine de la fiction, de l'ésotérisme ou de la pseudo-politique. Pourtant, tout les signes sont là. Alors pourquoi le peuple canadien refuse t il de ouvrir les yeux? A qui la faute? Il faut se tourner vers les médias de masse pour sûrement trouver un début de réponse.
A qui appartiennent ces médias?
Il faut savoir que près de 70% des médias de masse au Canada appartiennent d'une façon ou d'une autre a Power Corporation, représenté par le Groupe Gesca . Power Corporation appartient à la famille Desmarais. Ils sont implantés dans presque toute les sphères d'affaires au Canada et ont d'énormes ramifications en Europe et en Asie (CITIC Bank, fondée par le gouvernement communiste chinois dans les années 70 et qui font, entre autre,dans le trafic d'armes). Les Desmarais sont en partenariat avec la richissime famille belge Frère, ayant des investissements de plusieurs milliards d'euros par le biais de Parjointco, Pargesa et Agesca, de Total SA et j'en passe. Leurs actifs sont si diversifié qu'il est connu depuis longtemps que ce sont eux qui tirent les ficelles au niveau politique au Canada et au Québec et que leur programme se rattache directement au nouvel ordre mondial. Et comme ce sont eux qui possèdent la plupart des médias, il est donc clair que la convergence des nouvelles existe. Il est a noter que Power Corporation a eu en son sein certains personnages qui sont devenus par la suite premiers ministres du Canada : Brian Mulroney, Paul Martin, Jean Chrétien, Pierre Elliot Trudeau. Quand a Jean Charest, actuel premier ministre du Québec, il a aussi œuvré au sein de Power tout comme Daniel Johnson jr, aussi ancien premier ministre québécois.
Ah oui! Saviez-vous que Sarkozy a donné la Grande-Croix de la légion d'honneur a Paul Desmarais sr? Et qu'il ne s'est pas caché pour dire que ce dernier était un mentor et une source d'inspiration? Saviez-vous que Desmarais sr est un fédéraliste notoire anti-indépendantiste et qu'il fait tout en son pouvoir pour contrer l'élan de souveraineté du Québec?
Alors comment pouvons nous avoir l'heure juste? Il faut aller sur le web pour trouver de l'information qui n'a pas ou peu été filtrée et même là, il est possible que la nouvelle ne soit pas pure.
Donc, le peuple canadien n'a aucun choix d'information net et reste biaisé par la convergence. Pas étonnant que la majorité des gens ne savent pratiquement rien de ce qui se passe réellement au Moyen-Orient. Ils dorment, et il ne faut surtout pas les réveiller...
Le canadien errant
La cave de la chair
Définition
du mot Folie : Conduite hors du contrôle de la raison.
Toutes les formes d'aliénation mentale
étaient autrefois englobées par ce terme ancien de folie. Il a pratiquement
disparu du vocabulaire psychiatrique.
On peut se demander pourquoi le mot folie est
aujourd'hui absent du vocabulaire psychiatrique. Le peuple français est le
premier consommateur d'antidépresseurs au monde. Et pourtant la France n'a
jamais été aussi rationnelle qu'aujourd'hui. Socialement parlant, le fou est
aujourd'hui regardé comme un hurluberlu sortant d'un asile. Mais à défaut de ne
pas avoir une camisole de force, celui-ci reste d'une lucidité implacable face
à la liquescence sociale et intellectuelle qui brule à petit feu le pays de
Molière. Cet abrutissement national est une résultante du plan Marshall de
l'après-guerre. Rares sont ceux qui ont connaissance du fait que le plan
Marshall prévoyait entre autres un traitement préférentiel au cinéma américain
en Europe. Depuis le vieux continent est le premier porte-drapeau du style de
vie américain. Cette dictature intellectuelle du néant a tuée le génie
français.
Si l'indignation s'empare de vous, la suite ne
risque pas de vous plaire. Je vomis du sang, à chaque fois que j'entends une
ineptie venant le plus souvent d'un homme lobotomisé qui réfléchit avec sa
carte bleue avant d'utiliser ce sublime organe qu'est le cerveau. Toutefois il
m'arrive encore d'être surpris par certaines personnes qui au fond cache bien
leur jeu, ce qui me fait évidemment plaisir. L'erreur est pardonnable, tout
comme l'ignorance. Mais c'est le devoir de tous les hommes, d'acquérir un
certain niveau de culture afin de pouvoir exister en société tout en étant un
acteur de cette dernière. Après tout le monde, ne fait pas bon usage de cette
force qu'est le savoir. La malhonnêteté intellectuelle existe même chez les
savants. Je reste un fervent amateur de la virilité masculine sous toutes ses
formes. Le courage c'est aussi prendre position et défendre des causes dont le
monde entier n'a que faire. L'homme qui va se battre contre les
mutilations sexuelles infantiles, prend
le risque d'être raillé par ses semblables qui sont pourtant à des années
lumières de lui. Le je m'en foutisme est la première cause défendue par la
jeunesse française qui s'exprime aujourd'hui comme des vieux désabusés suite à
une existence morne et frigide. Une raison pour boire, se droguer et baiser
comme des animaux assoiffés de sexe.
La rationalité est donc aujourd'hui une ode à
l'émasculation intellectuelle des hommes. La folie a donc changé de camp et
personnellement je ne m'en plains pas. Depuis environ un an, j'ai pris la
décision de quitter la cave de la chair afin de passer du temps avec ces fous
des temps modernes. Mais je reste confiant dans l'avenir. Le monde va bientôt
connaître la déferlante de ces hommes qui vont mettre du piment tout en
changeant les choses en bien. Que ce soit sur un plan intellectuel,
scientifique ou artistique la France regorge d'hommes talentueux et surtout honnêtes.
"L'avenir
ne se prévoit pas, il se prépare." Maurice Blondel
Génocide, le nouveau parfum du pouvoir.
Lors d'un contrat sur une réserve amérindienne, j'avais demandé a un habitant de la place ce qu'il pensait des lois mémorielles et du génocide des juifs lors de la 2eme grande guerre. Sa réaction me laissa perplexe. Il avait rit! Il me dit que si les nazis avaient massacré six millions de juifs, qu'ils étaient des novices en la matière. J'en était choqué quelque peu. Mais il continua en disant que six millions de morts c'était bien peu en comparaison avec les 43 millions de morts provoqués par la venue des colons en Amérique. Les maladies amenées par les blancs ont ravagés des tribus entières, les colons et soldats ont fait le ménage sur les terres intéressantes et cultivable et ont reclus les survivants dans des réserves mal situées, sans source d'eau potable a proximité ou encore, au contraire, proche de marais infestés d'une flore et d'une faune hostile et contraignante. En Amérique du sud, les colons ont mis en esclavage des millions d'individus afin de les faire travailler dans des mines et sur des chantiers et ce dans des conditions épouvantables. Des centaines d'idiomes, d'us et coutumes, d'arts et de musique se volatilisèrent dans l'éther sans laisser aucune trace. Comme il ne disparaissaient pas assez vite, un certain Colonel Amherst (commandant en chef de l'armée britannique en Amérique du nord) ordonna qu'on donne des couvertures contaminées avec le typhus aux autochtones afin d’accélérer le processus. « You will do well to try to innoculate the Indians by means of blankets, as well as every method that can serve to extirpate this execrable race. » (« Vous feriez bien d'essayer d’infecter les Indiens avec des couvertures, ou par toute autre méthode visant à exterminer cette race exécrable. ». ). Aurait il inspirer les chambres a gaz nazis?
Mais comme tout ces événements ce sont déroulé sur une période de temps très longue (400 a 500 ans) et qu'on ne peut pas parler d'ethnocide sans se faire accuser d'abus de langage, on ne peut pas qualifier le ''massacre'' des indiens d'Amérique de génocide. Et c'est ça qui faisait rire mon ami indien de la réserve. Imaginez les sommes d'argent faramineuses que les différents gouvernements d'Amérique devraient verser en indemnisations! Ah oui, c'est vrai! Les tribus ont reçu des terres, ne payent pas d’impôts ni de frais d'électricité en compensation... Mais avez vous déjà vu une réserve amérindienne? Je vous invites a faire une simple recherche sur internet et vous trouverez plusieurs images des ''magnifiques palaces'' dans lesquels vivent ces reclus de la société moderne.
L'échec de l'intégration des autochtones est aussi flagrante que celui de l'intégration des immigrants, autant au Canada qu'en France, en Allemagne ou dans tout autre pays d'occident. L'ampleur du désarroi est tel que certains villages indiens sont sous tutelle par manque de fonds, de moyens et de gens compétents pour gérer la communauté! L'éducation et la culture sont déficientes et la polytoxicomanie et la violence conjugale sont présent partout, conséquences de l'isolement et du manque d'aide psychologique et social.
Mais non!!! Ne dite pas génocide, on pourrait choquer! Il ne faut pas comparer la Shoah! Honte a ceux qui minimiseraient la mort systématique d'un peuple, seulement si celle-ci est protégée par la loi! En dehors de ça, on s'en gratte le dos. 6 millions de morts en 3 ou 4 ans, c'est plus important que 43 millions de morts en 500 ans? Et pourtant, aucun amérindien ne vous sautera à la gorge si vous révisez le nombre de morts lors de la colonisation des Amériques. Ils ne cherchent pas a avoir du capital politique. Ils ne se victimisent pas, ils sont trop fiers. Pour eux, c'est une question de principe.
Et si on leur donnait Madagascar?...
Le canadien errant
Le privilège de minuit
Ce soir Amsterdam est à l'honneur. La ville favorite
des fumeurs de weed et des accros aux prostituées. Mais cette grille de lecture
est factice face à la complexité de la capitale hollandaise. Cette dernière est
le dernier refuge européen du génie humain. Quand je pense à l'urbanisme
parisien qui est d'une médiocrité depuis Delanoë, je me demande pourquoi la
mairie de Paris ne prend pas exemple sur celle de Amsterdam. En effet, notre
maire qui n'hésite pas à évoquer son homosexualité au premier venu a tué Paris.
Aujourd'hui la ville lumière est une pâle copie de La Défense, son quartier d'affaires.
Pendant sept semaines j'ai eu la malchance de côtoyer ce sanctuaire du
capitalisme moderne à la Goldman Sachs. Au milieu de ces tours, l'homme est un
replicant sortant tout droit de "Total Recall". Répondant au dieu
capital semblable au Skynet de "Terminator". Si la guerre civile voit
le jour prochainement, je risque sans doute de m'exiler à Amsterdam.
La Venise du Nord est le dernier souffle artistique
européen. Les murs sont une fresque monumentale exaltant la différence entre
Amsterdam et les autres. La population y est accueillante en plus de baigner
dans une philosophie libertaire ressemblant fortement à la pensée de Robert
Nozick. Ce melting pot est la preuve d'un multiculturalisme réussi. L'eau est
omniprésente dans Amsterdam et nous guide au fil d'un périple pouvant nous
mener jusqu'aux plus bas instincts de l'homme. Il est facile de se trouver dans
un restaurant lounge japonais et de terminer dans un coffee shop en train de
manger des champignons magiques tout en fumant de l'herbe de qualité. Pour
comprendre les subtilités de la ville, il est nécessaire de consommer des
opiacés. Ils sont une extension de la pensée que l'on ne retrouve pas ailleurs.
Le bourgeois risque sans doute d'être mal à l'aise devant selon lui cette débauche
ostentatoire. Pourtant il faut perdre son contrôle parisien afin d'apprécier
les délices de Amsterdam.
Comment évoquer Amsterdam sans parler du Quartier
Rouge ? Le district est l'incarnation parfaite du dollar rose. La ballade vaut
indéniablement le coup d'œil. On est rarement en train de marcher dans une
galerie d'art vivant. Un hétérosexuel ne peut un seul instant détourner son
regard de ces sublimes créatures chimériques à l'attitude diabolique. Dans ces
rues étroites, il est difficile de danser un tango avec le diable. Même le plus
sage des hommes ne peut résister à cette tentation. La police est discrète mais
omniprésente dans le quartier. L'ambiance y est électrique, on sent que tout
peut s'enflammer en un claquement de doigts. Il y a quelque chose d'enivrant et
d'aphrodisiaque dans cette atmosphère électrique. Sans parler de "La vie
en rose" qui est un lieu semblable à l'enfer de Dante.
Amsterdam est un décor hollywoodien. La ville
renferme différentes facettes qui allient beauté et perversion tout en se
coordonnant pour ne jamais défaillir. On touche la perfection urbaine...
Amsterdam ne cesse de m'inspirer au quotidien et je
compte bien m'y installer le temps qu'il faut afin d'écrire le roman de ma vie.
Amsterdam est une ville romantique, sensuelle, schizophrène et folle.
Finalement, je suis Amsterdam.
Les questions des basses tensions
La Comtesse de Sévérac est une prédatrice. Le jour
elle dort, la nuit elle agit. Paris n'a aucun secret pour elle, pourtant elle
est loin de l'Aveyron. Mais peu importe, les lumière de la capitale sont les
flashs des paparazzis qui suivent ses pas. Elle est une chasseuse de tendance,
prête à tuer pour pouvoir bénéficier du dernier tailleur Chanel en
avant-première. La Comtesse est fière de son dressing qui fait office de
curriculum-vitae. Sa vie sociale est importante, elle ne se déplace jamais sans
sa cour royale. La flatterie est un pêché nécessaire pour cette fille qui vit à
travers les yeux pétillants de ses copines. Elle est à part, tandis que ces
dernières essayent en vain de lui ressembler. L'argent y est pour beaucoup. La
Comtesse n'hésite pas à couvrir de cadeaux son entourage. Les restaurants
gastronomiques et les clubs huppés la reconnaissent au bruit du cliquetis de
ses escarpins Louboutin.
En matière de cœur la Comtesse est une louve
solitaire. Elle n'a que faire de la compagnie d'un homme, puisque elle se
suffit à elle même. Son égo grandiloquent ne peut accepter la confrontation
avec un quelconque adversaire pouvant suivre la cadence diabolique de son
rythme de vie.
Mais la Comtesse de Sévérac à une rivale. Une fille
discrète, qui n'habite pas dans la capitale et qui pourtant plaît à tous les
hommes. Comment attirer le sexe opposé sans pour autant vanter l'infinité de
son portefeuille Vuitton ? La Comtesse ne connaît pas la réponse à cette
question. En attendant elle danse frénétiquement, l'effet du champagne y est pour
beaucoup. Elle entend le chant du diable avec en chœur Diana Ross et les
Supremes qui interprètent I Can't
Take My Eyes Of You. Un garçon se rapproche de la Comtesse, il effectue une
danse exprimant le signe d'un désir inoxydable. Mais la Comtesse reste sur ses
gardes, en gardant son attitude de chasseuse de sanglier des Ardennes. L'homme
lui embrasse le cou avec passion tel un vampire tout en l'empoignant par les
hanches. La Comtesse de Sévérac ferme les yeux et essaye de ressentir une
sensation, mais en vain... Son corps brulant de passion est collé à celui de
son partenaire d'un soir. Il l'embrasse, mais le contact des lèvres fines
écœure définitivement la Comtesse.
Pendant ce temps sa rivale, est courtisé par une
horde masculine prête à tomber les masques pour pouvoir conquérir le cœur de
cette poupée timide. Son teint blanc est semblable à celui d'un ange. La
Comtesse exècre au plus haut point cette divine nonchalance. Ses efforts ne lui
servent à rien, tandis qu'à ses yeux une parvenue connaît le succès, tandis que
la Comtesse de Sévérac connait l'échec.
La Comtesse de Sévérac connaît la tristesse. Elle ne
cesse de resasser le déroulement de la soirée dans le taxi qui la ramène chez
elle. En rentrant dans son immeuble en plein cœur du Paris bourgeois, elle
admire le sapin de noël qui scintille de mille feux dans son hall d'entrée. En
rentrant dans son appartement, la Comtesse marche sur les Curly de la soirée
d'hier soir. Son logis est un champ de bataille. Elle essaye de se frayer un
chemin entre les valises contenant des vêtements sales. En cliquant sur le
répondeur, la comtesse tombe sur un message de la banque. Son compte bancaire
est déficitaire de 1200 euros tandis que Sofinco la relance pour un crédit à la
consommation impayé. Mais la Comtesse de Sévérac n'est pas ce qu'elle prétend.
Ce titre de noblesse n'existe pas. Il y a un tombeau inconnu dans le château de
Sévérac qui est selon certaines sources celui d'une Comtesse. Elle peut donc
remercier Wikipedia pour cette information essentielle dans sa vie sociale
actuelle. Le masque tombe dans ce 25m². Les larmes coulent et anéantissent ce
maquillage si parfait pour laisser place à un visage triste et anéanti. En
attendant la rivale doit sans doute échanger des mots doux avec un homme séduit
par son charme naturel. Ce dernier est trop puissant pour l'image
cinématographique de la Comtesse de Sévérac. La nuit porte conseil, mais
aujourd'hui elle est le théâtre d'une catharsis qui risque de ne jamais finir.
La prudence d'une poupée
La prudence est une caractéristique que j'exècre
chez un homme, contrairement à la femme qui arrive à transformer cette
ignominie de l'âme en une beauté naturelle. De part la nature humaine, il est
impossible pour le mâle de laisser transparaitre un quelconque doute. Ce
dernier a pour mission de travailler et de faire la guerre. De plus il y a une
heure, mon premier conseiller me disait qu'une femme recherche avant tout un
homme qui dégage du calme et de l'assurance. Pourtant depuis mon état fœtale
j'essaye d'appliquer ce principe. Mais même les grands de ce monde ont des
excès de folie. Et selon moi la vie ne vaut pas la peine d'être vécue sans
folie. Gainsbourg parlait d'amour, pour exciter les petites bourgeoises qu'il
se tapait par la suite, mais si la sagesse est le but ultime de l'existence, la
folie l'est aussi. Le sage a pour première caractéristique de ne plus avoir de
désir. Arriver à un tel stade de renonciation sentimentale est un acte de folie
incommensurable.
La majorité
des hommes pensent être fou. Pourtant cette dernière ne connait pas la solitude
du marginal. Elle pose en faisant un bras d'honneur pour les photos, elle boit
de l'alcool bon marché et avant tout elle sort en boite avec ses semblables
afin de trouver un semblant d'existence dans sa vie morne et sans problème.
J'ai aujourd'hui une aversion sans nom pour ce monde de la nuit qui ne fait que
singer l'attitude médiocre de l'homme du 21ieme siècle. On peut trouver dans le
lot, un pseudo écrivain cherchant le plaisir. Mais n'est pas Baudelaire qui
veut.
La démocratie moderne est la reine mère de cette
civilisation sans talent. La subversion disparait, pour laisser place à l'art
du tague. Récemment Claude Guéant disait que les civilisations ne se valent pas.
Je ne suis pas d'accord avec cet ersatz de Kissinger en moins intelligent. Ce
sous-fifre sarkozyste est juste bon à jouer l'épouvantail. A mon humble avis,
les civilisations se valent dans la médiocrité. Entre la civilisation
occidentale à l'origine d'Hiroshima et la civilisation wahhabite vivant à l'âge
de pierre, on ne peut pas être fier de notre époque.
Paradoxalement, dans l'histoire les régimes que
l'ont considère comme durs ont derrière cet élitisme violent l'utopie d'une
humanité aristocrate mais dans le bon sens du terme. C'est à dire que je ne
pense pas à Hermine De Clermont-Tonnerre juste bonne à nettoyer la merde des
ânes avec David Charvet dans la Ferme Célébrité. Mais avant de pouvoir aborder
un tel sujet qui risque évidemment de choquer la pensée de masse, il est
nécessaire de remettre en cause l'idéologie des droits de l'homme. Avant de
pouvoir prétendre à des droits, ce dernier devrait accomplir ses devoirs qui
font de lui un être supérieur à l'animal.
Je sais, c'est beau de rêver. A défaut de se vanter
de changer les choses, l'homme se vante de sa nouvelle carte bancaire gold et
cela avec un sourire hollywoodien proche de l'extase orgasmique que peut
exprimer une Katsuni.
La révolution peut passer uniquement par la prise du
pouvoir d'une idéologie nationaliste. Ce terme est une insulte pour les
journalistes de Libération, pourtant le concept nationaliste est juste
l'exaltation de l'idée de nation. Je crois en cette idée de nation protectrice
d'un peuple, surtout en ce temps de crise. L'humanité n'a jamais été aussi
individualiste qu'aujourd'hui. L'UMPS, le parti du système ne cesse d'appliquer
la politique du diviser pour mieux régner. Il ne reste que l'idée de nation
pour pouvoir réunir un peuple qui ne veut pas exister dans l'esprit d'union qui
pourtant fait la force d'un pays.
En attendant, je continue de courtiser cette poupée
bien prudente. Peut-être qu'elle ne cédera pas à mes avances, mais au fond je
crois qu'elle en vaut la peine.
L'école du système
Dans sa dégénérescence, l'homme fréquente avec une
certaine assiduité l'école du système délaissant sans vergogne celle de la vie.
La mode n'a jamais été aussi importante qu'à notre époque. On parle dans le
monde entier de l'élégance à la française. Notre pays peut être fier de ses
marques avec entre autres Chanel, Dior et Louis Vuitton. Malheureusement les
français ont oublié l'essence même de l'élégance. Tous les jours j'ai
l'occasion de voir des hommes et des femmes se vantant de leurs vêtements. L'homme
échange désormais ses vêtements avec sa copine. Le crédo d'une marque comme
"The Kooples" qui grâce à une communication ciblant les bobos du
marais gagne un relatif succès. Le produit est pourtant de mauvaise qualité en
plus d'être de mauvais gout. Je reste personnellement un grand amateur de la
mode anglaise. Le chic est indéniablement une notion british. Mon père me
disait déjà à l'époque que l'Angleterre a un temps d'avance sur le reste du
monde. Mais attention les vêtements sont justes une petite part de ce qu'est
vraiment l'élégance.
Rares sont les personnes qui peuvent se targuer
d'être élégant. La vulgarité qu'elle soit physique ou intellectuelle, domine
actuellement les débats. L'élégance c'est aussi la politesse. Rien de mieux que
de connaitre les notions principales de la politesse afin de pouvoir les
exercer intelligemment en toute discrétion. Je pense tout particulièrement à un
homme comme Bryan Ferry qui grâce à sa politesse bien anglaise, arrive à
séduire toutes les filles.
On ne peut pas parler d'élégance sans évoquer la
culture. Quand je me retrouve en face d'une fille possédant une certaine
culture, j'ai l'impression de faire un tour de montagne russe. C'est un plaisir
de pouvoir évoquer l'œuvre de Dostoïevski,
en passant par les Sex Pistols, afin de terminer avec cet aphrodisiaque qu'est
le champagne. Je suis toutefois un grand amateur de whisky et tout
particulièrement d'Aberlour. Mais cela ne m'empêche pas d'avoir une certaine
affection pour les paysans du Kentucky, qui boivent au petit matin du whisky
bon marché.
Le sourire est aussi un facteur d'élégance. Pas
forcement le sourire bright qui illumine tel un phare breton. Un sourire
resplendissant qui transmet une certaine joie de vivre et chaleur humaine est
amplement suffisant. Ce dernier peut donner la vie ou tuer, au choix...
On ne peut pas être élégant sans avoir une allure
d'envergure. Savoir se déplacer, maintenir sa tête comme une princesse ou pour
les garçons avoir une démarche de loubard sans être pour autant dans l'excès de
la vulgarité. Il est ici question de savoir trouver le juste milieu tout en se
distinguant en apportant une touche personnelle dans cet élixir d'une pureté
similaire à l'absinthe.
Le dernier ingrédient de l'élégance est l'humour.
Mention spéciale pour l'autodérision surtout chez les demoiselles qui
n'hésitent pas à dépeindre un portrait comique et corrosive personnel. Mais bon
cela reste plutôt rare auprès de la gent féminine.
En attendant de retrouver cette élégance, je
continue de faire l'école buissonnière. Je ne regrette jamais mes multiples
absences à l'école du système.