Ce soir Amsterdam est à l'honneur. La ville favorite
des fumeurs de weed et des accros aux prostituées. Mais cette grille de lecture
est factice face à la complexité de la capitale hollandaise. Cette dernière est
le dernier refuge européen du génie humain. Quand je pense à l'urbanisme
parisien qui est d'une médiocrité depuis Delanoë, je me demande pourquoi la
mairie de Paris ne prend pas exemple sur celle de Amsterdam. En effet, notre
maire qui n'hésite pas à évoquer son homosexualité au premier venu a tué Paris.
Aujourd'hui la ville lumière est une pâle copie de La Défense, son quartier d'affaires.
Pendant sept semaines j'ai eu la malchance de côtoyer ce sanctuaire du
capitalisme moderne à la Goldman Sachs. Au milieu de ces tours, l'homme est un
replicant sortant tout droit de "Total Recall". Répondant au dieu
capital semblable au Skynet de "Terminator". Si la guerre civile voit
le jour prochainement, je risque sans doute de m'exiler à Amsterdam.
La Venise du Nord est le dernier souffle artistique
européen. Les murs sont une fresque monumentale exaltant la différence entre
Amsterdam et les autres. La population y est accueillante en plus de baigner
dans une philosophie libertaire ressemblant fortement à la pensée de Robert
Nozick. Ce melting pot est la preuve d'un multiculturalisme réussi. L'eau est
omniprésente dans Amsterdam et nous guide au fil d'un périple pouvant nous
mener jusqu'aux plus bas instincts de l'homme. Il est facile de se trouver dans
un restaurant lounge japonais et de terminer dans un coffee shop en train de
manger des champignons magiques tout en fumant de l'herbe de qualité. Pour
comprendre les subtilités de la ville, il est nécessaire de consommer des
opiacés. Ils sont une extension de la pensée que l'on ne retrouve pas ailleurs.
Le bourgeois risque sans doute d'être mal à l'aise devant selon lui cette débauche
ostentatoire. Pourtant il faut perdre son contrôle parisien afin d'apprécier
les délices de Amsterdam.
Comment évoquer Amsterdam sans parler du Quartier
Rouge ? Le district est l'incarnation parfaite du dollar rose. La ballade vaut
indéniablement le coup d'œil. On est rarement en train de marcher dans une
galerie d'art vivant. Un hétérosexuel ne peut un seul instant détourner son
regard de ces sublimes créatures chimériques à l'attitude diabolique. Dans ces
rues étroites, il est difficile de danser un tango avec le diable. Même le plus
sage des hommes ne peut résister à cette tentation. La police est discrète mais
omniprésente dans le quartier. L'ambiance y est électrique, on sent que tout
peut s'enflammer en un claquement de doigts. Il y a quelque chose d'enivrant et
d'aphrodisiaque dans cette atmosphère électrique. Sans parler de "La vie
en rose" qui est un lieu semblable à l'enfer de Dante.
Amsterdam est un décor hollywoodien. La ville
renferme différentes facettes qui allient beauté et perversion tout en se
coordonnant pour ne jamais défaillir. On touche la perfection urbaine...
Amsterdam ne cesse de m'inspirer au quotidien et je
compte bien m'y installer le temps qu'il faut afin d'écrire le roman de ma vie.
Amsterdam est une ville romantique, sensuelle, schizophrène et folle.
Finalement, je suis Amsterdam.